Lu et approuvé !

George Bernard Shaw (1856-1950), connu comme Bernard Shaw, est un dramaturge irlandais considéré par beaucoup comme le second meilleur dramaturge anglophone (après William Shakespeare) (voir notamment la citation du Oxford Encyclopedia of Theatre and Performance sur la page Wikipedia consultée le 31 juillet 2017). Shaw reçut le Prix Nobel de littérature en 1925.

Les pièces et les préfaces de Shaw provoquent la réflexion en remettant en question les « évidences » de son époque (souvent encore d’actualité).

Les pièces de Shaw que j’ai particulièrement aimées sont Heartbreak House, Man and Superman, Pygmalion et Androcles and the Lion.

Heartbreak House

Heartbreak House (1917, traduit La Maison des cœurs brisés) dépeint la société britannique du début du XXe siècle d’une manière à la fois comique et tragique (comique car les personnages ne se comportent pas comme ils le devraient (ou plutôt comme la société leur dicte de se comporter) et tragique car sur le seuil de la Première guerre mondiale).

Man and Superman

Man and Superman (1902, traduit Homme et surhomme) est une comédie à portée philosophique (tout à fait accessible) dont les personnages principaux sont John Tanner, auteur (fictif) du « Revolutionist’s Handbook and Pocket Companion » (qui suit la pièce), et Ann Whitefield qui souhaite l’épouser, qui deviennent un moment respectivement Don Juan et Ana.

Pygmalion

Pygmalion (1912, traduit Pygmalion) met en scène Henry Higgins (alter ego de Pygmalion), un professeur de phonétique qui fait le pari d’apprendre à Eliza Doolittle (alter ego de Galatée) à parler correctement anglais. Il faut savoir qu’au Royaume-Uni il existe des dizaines (voire des centaines) de façons de parler anglais, et surtout de prononcer l’anglais, qui dépendent de la classe sociale et de l’endroit où la personne est née et a grandi. Eliza est une vendeuse de fleurs à la sauvette qui voudrait devenir fleuriste ; un obstacle majeur est le fait qu’elle parle anglais comme une vendeuse à la sauvette et que sa clientèle potentielle fuirait en s’apercevant qu’elle a grimpé l’échelle sociale pour être fleuriste (le Royaume-Uni du début du XXe siècle était très hiérarchisé). Henry Higgins promet de lui apprendre à parler anglais comme une duchesse et veut essayer de la faire passer pour une duchesse à une réception quelques mois plus tard.

Androcles and the Lion

Androcles and the Lion (1912, traduit Androclès et le Lion) met en scène des chrétiens sous l’Empire romain qui sont menés aux arènes pour être jetés au lion ou combattre des gladiateurs. L’un de ces chrétiens est Androclès, un homme qui sympathise avec les animaux et a enlevé une épine de la patte d’un lion. Lavinia, une autre de ces chrétiens, discute avec le Capitaine romain de leurs religions respectives et de ce qu’elles représentent : ce ne sont pas les dieux romains qui la gênent, mais le fait que les Romains ne croient pas vraiment à ces dieux mais les utilisent pour légitimer leur oppression des autres, leur cruauté et leur avidité. Ainsi dans cette pièce Shaw n’oppose pas la religion chrétienne à la religion romaine antique, mais plutôt ceux qui ont la foi à ceux qui utilisent une religion de manière politique pour opprimer les autres (et Shaw vise ici la plupart des chrétiens qui lui sont contemporains, ce qui est explicité dans la préface).